Aujourd’hui je vais vous présenter Arcanum que j’ai (re)découvert récemment. Alors que les recherches en Roumanie peuvent parfois poser problèmes du fait, de la quasi absence des archives en ligne (notamment l’état civil et les registres paroissiaux), Arcanum sonne comme une lueur d’espoir dans l’océan ténébreux de la généalogie roumaine.

Lien d’accès vers Arcanum: https://adt.arcanum.com/en/

1. Présentation d’Arcanum:

Arcanum est un site d’une entreprise spécialisée dans la numérisation des documents anciens, notamment la presse et les cartes anciennes. Le but ici n’étant pas de faire sa promotion mais de révéler son intérêt dans les recherches généalogiques en Roumanie mais aussi en Hongrie. J’avais déjà eu connaissance de ce site internet pour sa section réservée aux cartes anciennes, permettant de consulter en haute définition, des cartes de l’Europe entière allant du XVIIIe siècle au XXe siècle et que j’utilise notamment sur mon site, pour illustrer mes articles.

Cependant, la section réservée à la presse ancienne révèle des surprises. Aujourd’hui, les archives numérisées de la presse roumaine sont assez limitées. Elles le sont soit via les bibliothèques universitaires en ligne, se limitant à un contenu parfois scientifique ou régional comme la bibliothèque digitale de l’université de Cluj centrée sur la Transylvanie, où celle de Iași centrée sur la Moldavie; soit via des bibliothèques publiques comme Dacoromanica/digitool ou la bibliothèque digitale nationale qui présentent les mêmes inconvénients et une recherche dans une base de donnée moins précise. De plus, le manque de centralisation entre toutes ces publications fait que l’on a du mal parfois à savoir où chercher.

Ainsi Arcanum se distingue de ces dernières en comblant leurs lacunes. D’une part elle propose un catalogue riche, non limité aux publications scientifiques, littéraires. Elle comprend également une période historique allant du XIXe siècle jusqu’au XXIe siècle soit presque toute l’histoire de la presse roumaine! Enfin, elle utilise un moteur de recherche et d’indexation permettant facilement de filtrer les résultats et d’optimiser le temps de recherche.

2. Rechercher des informations sur Arcanum:

Même si vous n’êtes pas abonnés à Arcanum, vous pouvez librement entrer dans le moteur de recherche du site, pour prendre connaissance des articles de journaux mentionnant vos ancêtres. La plateforme est aussi disponible en roumain, hongrois et anglais!

Ainsi, en vous rendant sur cette première page du site internet, vous pouvez rentrer librement les champs que vous recherchez. Comme tout moteur de recherche, si vous cherchez un nom ET un prénom, il faut utiliser les guillemets. Par exemple, en cherchant Ioan ET Romaniuc dans le moteur de recherche, Arcanum référencera tous les articles mentionnant le prénom Ioan et le nom Romaniuc. Cependant en indiquant « Ioan Romaniuc« , on tombera sur les articles qui citent la personne de Ioan Romaniuc.

Si vos ancêtres viennent d’une petite commune, je vous conseille de filtrer en indiquant le nom cherché et la commune. Comme dans l’exemple qui suit, pour le nom Romaniuc et la commune de Bahna en Bucovine du Nord.

On voit donc que l’on obtient que 19 résultats (hits) permettant de les consulter rapidement. Le premier résultat renvoie au bulletin officiel du Royaume de Roumanie du 1er juillet 1942. Il nous apprend qu’un dénommé Ioan Romaniuc, domicilié à Banilă pe Siret (Banyliv Pidhirnyi en Ukraine) a perdu « par décision du Ministère de la Justice sa nationalité roumaine pour être parti du pays de manière clandestine ou frauduleuse, indifféremment du motif« .

Arcanum possède également des critères de filtration performants. On peut ainsi filtrer les résultats en fonction du titre du journal recherché, de l’année, de la période historique, du sujet, de la présence ou non d’illustrations, de la langue, du pays et de la date de mise en ligne. Ce qui s’avère pratique lorsque le nom cherché est assez répandu. Par exemple, le mien donne plus de 10 000 occurences.

C’est ainsi qu’en filtrant via un prénom et un nom, une période donnée (1980-1999), et en ajoutant la ville, j’ai pu trouvé des articles de journaux concernant des membres de ma famille! Notamment via l’implication dans les jeunesses communistes de l’époque (pionerii). Si vous ne parlez pas roumain, pas de panique! Arcanum intègre un lien direct vers google traduction permettant de traduire l’extrait de l’article souhaité, directement dans la langue voulue (entouré en bleu sur la seconde image).

Exemple de la traduction automatique obtenue pour un extrait de journal. En tant que roumanophone, cette traduction n’est pas parfaite mais correspond à peu près à ce qui est écrit.

Enfin, ce site présente d’autres fonctionnalités. Comme la recherche avancée ou encore la recherche faciale. En intégrant une image, vous pouvez consulter l’ensemble des articles possédant des images similaires. Même si je ne suis pas convaincu par cette technologie, elle peut, peut-être se révéler utile pour identifier des visages d’aïeux dans la presse ancienne!

3. Obtenir les informations sans s’abonner:

Arcanum propose un plan allant d’un abonnement à 100€ à l’année, à 20€ pour un mois. Cependant, il est tout à fait possible d’obtenir les informations de certaines publications gratuitement.

Comme je l’ai dit, de nombreuses autres bibliothèques en ligne existent mais dont le catalogue n’est pas forcément disposé pour une recherche nominative. Vous pouvez donc les parcourir pour trouver si un journal numérisé sur Arcanum est aussi sur ce site!

Je vous conseille cependant de consulter avant tout l’inventaire en ligne de la collection des publications périodiques en ligne de la bibliothèque digitale de Bucarest (digitool). Vous trouverez ainsi la collection des bulletins officiels de Roumanie allant de 1875 à 1949, le quotidien adevărul de 1888 à 1948 ou encore les premières années de Scînteia de 1944 à 1954, journal officiel du parti communiste roumain.

Pour le reste, n’hésitez pas à me contacter si vous avez identifié un article pour que je vous transmets son contenu!

Et pour ma part, je vais continuer à consulter ce site, qui m’a déjà orienté vers de nouvelles pistes de recherche et demandes aux archives!

J.D