Avec une population d’environ 70 millions d’habitants, la France est un des principaux pays de l’Europe occidentale. Depuis 1792, après un siècle d’instabilités politiques, elle est devenue une République. En raison de son histoire de nombreux Français ont immigré. Soit pour échapper aux persécutions religieuses (protestants), soit pour établir des colonies, soit pour créer une nouvelle famille, en laissant tout derrière eux.

La recherche de nos ancêtres en France est une tâche facile. En effet, les archives françaises sont en ligne depuis un certain temps : elles tentent de suivre l’intérêt croissant des Français pour la généalogie. Selon la Fédération française de généalogie, 10 millions de Français s’adonnent à ce hobby. Ainsi, pour un étranger qui souhaite en savoir plus sur sa famille, le principal problème sera de comprendre le français écrit et de deviner où sont conservés les documents.

Lorsque vous commencez vos recherches, le principal obstacle, si votre famille vit encore en France, sera de passer un délai précis. En effet, en France, on ne peut pas demander un acte de naissance ou de mariage qui a été établi il y a moins de 75 ans si la personne mentionnée est toujours vivante. Mais, si cette personne est votre ancêtre direct, c’est-à-dire votre grand-parent ou votre parent, vous pouvez le demander sans ces restrictions. Ces demandes peuvent être faites sur le site du ministère français de l’Intérieur (vous trouverez le lien ci-dessous).

Après cela, la vraie généalogie peut commencer. Lorsque vous avez suffisamment d’informations pour remonter plus loin dans le temps, je veux dire vers 1900-1918 pour une naissance ou 1900-1940 pour un décès/mariage, vous pouvez passer à l’étape suivante en suivant les sites des archives départementales. La France est divisée en plusieurs divisions administratives. La plus importante est la région, puis le département, puis la Métropole, suivie de la commune. A cette division métropolitaine, on peut ajouter les départements et territoires d’outre-mer. Chaque département a un numéro pour l’identifier. Ainsi, si vous voulez savoir où vous pouvez trouver les archives de Tours, vous devez savoir que c’est dans le département de l’Indre-et-Loire (37) et en tapant « Archives départementales Indre-et-Loire/37 », vous trouverez le site web requis.

Sur chaque site web, vous pouvez trouver différentes archives qui vous aident à faire votre généalogie. Les plus courantes et les plus utiles sont les registres d’état civil/paroissiaux, les recensements et les inscriptions militaires. Il est à noter que certaines communes importantes ont des archives municipales en ligne avec des ressources complémentaires : Paris, Lyon et Calais.

L’état civil français commence en 1792, après la Révolution française. Pendant 14 ans, les révolutionnaires adopent un nouveau calendrier: le calendrier révolutionnaire. Un acte de naissance contient les informations suivantes :

• Dates de naissance et de déclaration.
• Noms, prénoms des parents, âges, professions, lieux d’habitation et lieux de naissance pour les actes récents.
• Noms, prénoms des témoins, âges, professions.
• Sexe, noms et prénoms de l’enfant.

L’acte ci-dessous est l’acte de naissance de Marie Alexandrine Mélanie Botman à Bernieulles (62) le 6 mars 1888. On peut lire que ses parents sont Arsène Georges Botma (36 ans, journalier, demeurant à Bernieulles) et Mélanie Marie Julie Magnier (29 ans). Les témoins sont Edouard Drain (30 ans, instituteur) et Ernest Paul Marie Lemaître (33 ans, garde champêtre).

Pour un acte de mariage, nous pouvons trouver ces informations :

• Date du mariage.
• Noms, prénoms, lieux et dates de naissance des conjoints, professions. Si l’un des deux ou les deux sont veufs, l’acte mentionnera le nom, le prénom de l’ancien conjoint et la date du décès.
• Les noms, prénoms, professions et âges de leurs parents. Si l’un des deux est décédé ou les deux, le mariage mentionnera les lieux de décès et les dates.
• Les noms, prénoms, âges et professions des témoins. Autrefois, pour un mariage, il était courant d’avoir 4 témoins, aujourd’hui il est plus courant d’avoir 2 témoins.

Un acte de mariage à Wissant du 8 Ventose, l’an dix de la République (27/02/1802). L’époux est Jacques Pourre, né à Wissant le 26 novembre 1769, marin. Fils de Baptiste Pourre (décédé) et Antoinette Altazin. L’épouse est Françoise Célestine Ternizien, née à Wissant le 6 octobre 1765, fille de Jean Marie Ternizien et Marie Catherine Honvault (décédée). Nous avons 4 témoins : Louis Pourre (26 ans, marin), Jean Jacques Delliaux (50 ans, marin), Jean Jacques Bodart (23 ans, journalier) et Jacques Honvault (32 ans, chasse-marée).

Enfin, pour un acte de décès :

• Date du décès.
• Nom, prénom du défunt, son état civil.
• Parents du défunt : noms, prénoms, s’ils sont morts ou vivants.
• Informations sur les témoins : noms, prénoms, âges et professions.

Acte de décès de Madeleine Augustine Picot au Portel (62), le 19 avril 1887. Nous avons deux témoins : Louis Rémond (40 ans, cordonnier) et Denis Rémond (35 ans, employé), ici fils. Elle est décédée à 55 ans et sept mois et elle était femme de ménage.

L’administration française a été bien pensée. Au lieu de chercher un acte dans toutes les années, vous pouvez utiliser les tables décennales. Ces documents donnent sur dix ans tous les mariages, les naissances et les décès survenus dans la commune, par ordre alphabétique. Ainsi, lorsque vous cherchez le document d’un ancêtre, cela peut être un moyen facile de le trouver au lieu de parcourir une centaine de pages. Surtout s’il s’agit d’une grande ville. J’ai mis ci-dessous un exemple tiré des archives municipales de Paris : il s’agit des tables décennales des décès du 3ème arrondissement, pour la période 1860-1872.

Avant de clore ce premier guide, je tiens à vous avertir de certaines choses importantes à savoir. Plus on remonte dans le temps, moins on peut croire à l’exactitude des informations. Même si la France avait une administration solide et importante, l’importance de l’illettrisme faisait que les gens ne connaissaient pas exactement leur âge. De plus, avant la Première Guerre mondiale et jusqu’à la fin de la Seconde, les langues régionales étaient assez répandues au sein de la population. Parfois, les noms de famille étaient écrits phonétiquement. Par exemple, pour le nom de famille Lefebvre, très répandu dans le nord de la France, on peut trouver plusieurs orthographes : Lefebvre/Lefèvre/Lefebure. Ces erreurs ont permis de différencier les familles entre elles.

Je vous expliquerai dans les deux prochains billets comment vous pouvez rechercher votre famille avant 1792 et les ressources complémentaires qui existent pour enrichir votre généalogie, notamment pour le XIXe siècle.