Ce premier carnet de l’Est rejoint la thématique de ce mois, le logement et l’urbanisme. Pour cela, après avoir évoqué la reconstruction de Boulogne-sur-Mer dans mon dernier carnet du Nord, je tiens à vous emmener dans le second pays de mes ancêtres, la Roumanie pour essayer de comprendre les grandes transformations et mutations qu’ont connu ses habitants dans leur habitat. Transformation indissociable du contexte et de la spécificité du régime politique de l’époque, la république socialiste roumaine dirigée par Nicolae Ceaușescu.
Pour comprendre cette évolution, les chiffres des recensements et des autorités roumaines peuvent nous éclairer. En 1948, 23% de la population du pays était urbaine. En 1985, cette part atteint les 50%. Elle atteindra les 56.41% en 2015. C’est donc en moins de 40 ans que le pays réussit à effectuer sa transition urbaine. A titre de comparaison, ce processus pour la France a duré au moins deux fois plus longtemps, puisqu’il faudra attendre la fin des années 30 pour que le pays devient majoritairement urbain. Pour comprendre cette rapide croissance, il faut donc se pencher sur les mesures prises par les élites dirigeantes de l’époque, et notamment un homme, Nicolae Ceaușescu, dictateur totalitaire du régime communiste de 1965 à sa chute et exécution en 1989.
1. Le contexte de la politique urbaine: spécificités du régime roumain:
Depuis 1947, la Roumanie est un Etat communiste membre du bloc de l’Est et du pacte de Varsovie depuis 1955. Elle est dirigée pendant les premières années du régime par Gheorghe Gheorghiu-Dej qui se charge de mettre en place et de consolider le pouvoir communiste, effectue la collectivisation des terres, la nationalisation des entreprises et assure l’hégémonie du parti communiste (alors nommé parti des travailleurs roumains). A sa mort en 1965, Nicolae Ceaușescu lui succède. Le nouveau dirigeant du pays se distingue par son positionnement sur la scène internationale. En continuant la politique étrangère du pays menée sous Gheorghiu-Dej, Ceaușescu tente d’adopter un positionnement d’indépendance relative du pays vis-à-vis de l’URSS au sein du bloc de l’Est, tout en essayant d’entretenir des relations avec les pays occidentaux. Cette politique atteint son point culminant pendant le Printemps de Prague. Le pays refuse d’envoyer son armée en Tchécoslovaquie et le jeune secrétaire général du parti organise un discours où il critique « le passage des troupes des 5 pays socialistes en Tchécoslovaquie [qui] constitue une grande erreur et une menace grave pour la paix en Europe. » C’est par ce moment de triomphe que Ceaușescu se fait remarquer par les dirigeants occidentaux. Son pays échappe de peu à un scénario similaire à Prague et il est perçu comme « dissident » au sein du bloc communiste, comme « vitrine » d’un socialisme respectant les droits humains et favorable à une libéralisation du régime. C’est cette perception qui explique l’attrait des capitaux étrangers vers ce pays et les relations privilégiées qu’il entretiendra avec les Etats-Unis et l’Occident pendant une décennie.

En réalité, le régime interne s’oriente vers l’opposé de ce qu’il essaye de faire paraître. Dès 1969, il se durcit. Ceaușescu élimine les membres de la nomenclatura qui étaient proche de Gheorghiu-Dej (Apostol, Stoica) ou des soviétiques et accumule les pouvoirs se nommant président en 1974. En parallèle, un népotisme se développe avec au centre sa femme Elena. La rotation des postes permet de facilement évincer les camarades trop dissidents et de les remplacer par des plus loyaux, souvent plus jeunes. Après 1971 et la proclamation des thèses de juillet, le régime instaure un culte progressif de la personnalité. Semblable à celui de Staline en son temps, il ne se retrouve dans aucun autre pays communiste contemporain en Europe, si ce n’est l’Albanie d’Enver Hodja. Il peut également compter sur une police politique nombreuse et efficace, la securitate qui entraine un climat de méfiance réciproque entre les citoyens du pays. Fidèle au conducător (le guide), elle n’hésite pas à espionner dans la sphère privée comme publique, à recourir à la torture physique et psychologique pour briser toute forme d’opposition, et à utiliser le chantage pour forcer à la collaboration avec le régime. En 1978, le régime se ferme totalement au reste du monde. Les quelques canaux d’ouverture vers l’Occident sont progressivement restreints. Là où écouter Radio Free Europe était toléré au début du régime, la pratique est associée par la suite à de la haute trahison envers le pays. De la même manière, les contacts avec l’étranger sont limités: les citoyens doivent rédiger des rapports de discussions s’ils rentrent en contact avec un étranger de passage. Les courriers sont contrôlés. Le franchissement de la frontière est quant à lui puni d’emprisonnement voir de la peine de mort dans les cas les « plus graves ».

Uniforme de securist, officier de la securitate au musée județean d’histoire de Brașov . A sa gauche, on peut observer le livre célébrant les 60 ans du dictateur en 1978 intitulé « omagiu » (hommage) et regroupant un ensemble de citations et gloires en son nom. Derrière, on peut apercevoir un témoignage d’une victime de la securitate, Marius Neculaescu:
« Ils ont mis une chaise contre le mur, ils m’ont attrapé avec les mains menottées et m’ont agenouillé face au mur. Ce n’était pas bon! Il a pris deux tomes avec les oeuvres de Ceaușescu et les a mis sur la chaise. Tout ça pour se pencher plus haut et pouvoir exposer mes reins. Avec la canne, il m’a frappé aussi fort qu’il a pu dans les reins. Tu voulais t’évanouir instantanément. Après, il m’a frappé à la tête. Une blague. Ils te prenaient dans des séries de coups comme ça…. »
C’est donc dans un système où les décisions sont prises par un groupe restreint d’acteurs aux ordres d’un dirigeant suprême et de sa famille que la politique urbaine du pays va être pensée. Il en va de soit que le caractère répressif et dominateur du régime sur la population empêche également toute forme de contestation et d’opposition tant dans la sphère haute que basse de la société face aux décisions politiques prises dans ce domaine publique.
2. Une urbanisation par la force: systématisation et idéologie communiste:
Et toi, fière Roumanie, tu existes toujours, et dans l’ère communiste, comme une étoile tu brilles.
4e couplet de Trei culori, hymne nationale à partir de 1977.
La politique urbaine de la république socialiste roumaine est aujourd’hui réduite à un nom, la systématisation (sistematizare) associée aux destructions massives de villes et villages par un dirigeant qui serait devenu « incontrôlable ». Pourtant, ce terme architectural a une origine plus ancienne et n’est pas spécifique à la société roumaine. C’est sa captation par l’idéologie communiste du pays qui explique son développement et son utilisation systématique. En effet, l’idéologie communiste présuppose d’effectuer la révolution prolétarienne, celle des travailleurs pour renverser le pouvoir bourgeois, capitaliste en place. Or, rappelons-le à la sortie de la guerre le pays est bien loin d’être majoritairement prolétaire. La majorité des familles du pays sont encore paysannes en 1948. L’enjeu principal des nouveaux dirigeants est donc de les transformer en classe prolétarienne par une collectivisation des terres et une industrialisation forcée du pays. Les grandes villes vont donc accumuler d’importantes industries pour y attirer les habitants des campagnes. Brașov se fait connaître pour ses usines de tracteur et automobiles, autobus au sein des quartiers de Tractor et Steagul Rosu. Ploiești attire par ses usines pétrochimiques, Constanța pour son port et ses industries liées. C’est dans cette ville que ma famille venant du département rural de Prahova va se stabiliser. Mon grand-père étant contremaître d’usine chimique et ma grand-mère secrétaire.

La croissance démographique des villes est alors incontestable. Elles grandissent rapidement et doivent donc trouver des solutions pour accueillir ces nouveaux habitants. c’est donc dans ce contexte que la politique de systématisation va être menée. Les travailleurs ne peuvent rester sans logement et des solutions doivent-être trouvées. Dans un premier temps, le régime construit des nouveaux ensembles à la périphérie des villes, étendant leur tissu urbain. Les immeubles sont les constructions privilégiées. Dans une logique de rationalité scientifique de l’optimisation de l’espace, ils permettent d’accueillir un maximum de personnes en optimisant les zones constructibles puisqu’ils se présentent comme des structures verticales.
| Date des recensements | Bucarest | Constanța | Brașov | Iași |
| 1948 | 1 025 000 | 78 586 | 82 984 | 96 075 |
| 1956 | 1 178 000 | 99 676 | 123 834 | 112 977 |
| 1966 | 1 367 000 | 150 276 | 163 345 | 161 023 |
| 1977 | 1 807 000 | 256 978 | ~206 156 | 265 002 |
Cependant, cette politique connait un tournant majeur à partir de 1977. En mars de cette année, le pays est affecté par un séisme puissant qui endommage principalement la capitale. Cet événement est le prétexte pour pouvoir accélérer la systématisation de Bucarest et des autres villes. En suivant la volonté de créer un homme nouveau, travailleur et prolétaire, le régime décide de lui offrir le cadre adéquat à cette évolution historique. Les centres historiques des villes et les villages sont synonymes d’un passé révolu, bourgeois, et d’une classe réfractaire, passée: celle des paysans. Les villages doivent être donc réorganisés, pour regrouper leurs habitants dans des centres urbains, parfois construits ex nihilo et permettre une exploitation maximale des terres arables. Les villes quant à elles sont aussi optimisées, les habitations traditionnelles et centres historiques sont rasés. La Roumanie doit devenir une immense ville, avec son centre Bucarest, sa périphérie et des campagnes, garde-manger de cette ville. Les blocs, des fameux immeubles bétonnés imposants sont érigés pour loger les Roumains. Des centres de pouvoirs, culturels et monuments sont construits pendant la même période, pour marquer l’entrée du pays dans une nouvelle phase historique, le socialisme. La systématisation va toucher durement les villes de Moldavie et de Valachie historique (Iași, Bacău, Pitești). En Transylvanie, l’opposition de la communauté internationale et des Hongrois permet de limiter les destructions massives. A titre d’exemple, Bucarest voit 1/3 de son centre ville historique rasé ainsi qu’une partie de son patrimoine comme le monastère de Văcărești, un des plus grands du pays, remplacé par un parc urbain.

Le cas de Constanța:
La ville de mes grand-parents va connaître une transformation radicale durant cette période. Ville fondée par les grecs sous le nom de Tomis, elle devient ensuite ottomane avant d’intégrer le royaume de Roumanie en 1878., S’en suit une période de colonisation par les autorités jusque dans les années 30 pour roumaniser cette nouvelle province. En effet, quelques communautés roumaines existées en Dobrogée avant 1878, mais elles étaient cantonnées autour de quelques villages ou villes comme Constanța. La majorité de la population étant tatar, bulgare. Constanța est en 1945 une ville marquée par son héritage ancien et multiethnique, aux influences arméniennes, musulmanes, chrétiennes et grecques et avec une population majoritairement roumaine. Pourtant, la ville aujourd’hui a bien changé depuis cette période. Selon le site Teoalida, 67% des immeubles de la ville ont été construits entre 1974 et 1990. Si l’on prend à partir de l’intervalle de construction compris entre 1970-1976, cette part augmente à 80%. Ces constructions ont passé par la destruction du centre historique de la ville. Ce dernier se retrouve réduit à la péninsule, autour de la place Ovidiu qui ne reste pas non plus intacte. Des nombreux bâtiments issus de la période de l’entre deux guerres ont été supprimés. C’est donc dans ces blocs que les travailleurs vont loger. Si le système d’attribution des logements par l’Etat se présente dans un premier temps comme intéressant pour « faire amnistie » de la destruction des villes, la dégradation progressive des conditions de vie au cours des années 80 vont rendre la vie difficile voir impossible.


Deux premières photos issues de https://cugetliber.ro/stiri-cultura-educatie-arhiva-de-aur-cuget-liber-constanta-anilor-80-ce-oras-frumos-am-avut-331138. Troisième photo, archives personnelles: logement de mes grand-parents dans la ville en 1991. On observe au premier plan des Dacia, seule marque autorisée pendant la dictature.
4. Les conditions de vie en ville: crises et pénuries des années 80:

TRAVAILLEURS, CITOYENS!
L’économisation au maximum de l’énergie électrique et du gaz naturel constitue aujourd’hui une grande obligation patriotique, la charge la plus rigoureuse!
Sous aucun prétexte notre société ne peut permettre le gaspillage, la consommation non économique, le manque de responsabilité au sein des ménages sur ces ressources vitales!
Prenez les plus fermes mesures dans chaque lieu de travail, dans chaque ménage, afin de respecter les quotas électriques et de gaz naturel établis par la LOI!
Scînteia (journal du parti communiste roumain), 07/02/1987
Comme l’ensemble des pays du monde, la Roumanie a été sévèrement touchée par les chocs pétroliers des années 70. Pourtant, le régime continue de suivre ses plans quinquennaux d’industrialisation et ne respecte pas les recommandations mondiales pour résoudre la crise, symptôme de l’isolationnisme du dirigeant dans la prise de décision. Résultat, à la fin des années 70, le pays se retrouve colossalement endetté, et aucun autre pays ni aucune organisation mondiale ne souhaitent y investir ou se porter garant. A cela s’ajoute un refroidissement des relations avec les Etats-Unis. Or, la perception du régime sur la scène internationale est cruciale pour sa survie. Pour cela, Ceauşescu décide de passer par une mesure drastique pour regagner la confiance des investisseurs étrangers, le remboursement intégral de la dette externe du pays. Elle passera par un levier: la priorité à l’exportation des produits nationaux. Pour comprendre la gravité de la situation des années 80, il faut bien se rendre compte que les exportations sont effectuées dans un pays où la production n’est pas suffisante. De ce fait, les privations vont commencer à apparaître dans tous les secteurs de consommation de la société. Le citoyen roumain passe au troisième plan derrière la production industrielle et l’exportation. La situation est d’autant plus compliquée dans les villes où le contrôle sur la population est plus aisée. Le futur et la modernité du pays, symbolisés par la systématisation se transforme en une situation précaire, de survie. Mais le gouvernement ne va pas s’arrêter là puisqu’il va légitimer de manière rationnel et scientifique les pénuries du pays en publiant en 1982 le programme d’alimentation scientifique de la population [Morar, p.43] qui se présente ainsi:
Le programme comprend les besoins fondamentaux d’une alimentation équilibrée et les directions dans lesquelles il faut actionner pour le réaliser dans la recherche scientifique, l’agriculture, l’industrie alimentaire, le commerce, l’alimentation publique et les activités pour l’éducation du peuple. Le programme stabilise, de manière orientative, pour les citoyens de notre patrie ce qui est normal de consommer quantitativement et structurellement, en fonction de l’âge et du sexe, de la spécificité de l’activité et de l’effort physique, des habitudes et des traditions de consommation dans les différentes zones du pays, afin de prévenir les maladies générées par une consommation alimentation non adéquate et pour assurer un bon état de santé de la population.
Concrètement, le programme définit les normes caloriques par jour et les consommations annuelles pour chaque citoyen. En 1984, ces normes sont abaissées. Voici une comparaison pour quelques produits:
| Produits: | Consommation annuel définie en 1982: | Consommation annuel définie en 1984: |
| Viande: | 60-70kg/an | 39kg/an |
| Oeufs: | 260-280/an | 120/an |
| Produits laitiers: | 210-230l/an (lait et beure inclus) | 78kg/an |
| Légumes: | 170-180kg/an | 66kg/an |
Bien sûr, des mécanismes sont mis en place pour s’assurer du respect des restrictions de consommation. Chaque roumain se voit doter d’un carnet de rationnement permettant de récupérer son quota par mois de produit en faisant la queue pendant plusieurs heures sans être garanti d’obtenir quelque chose au bout de 4h d’attente dans le froid hivernal. Les achats dans les autres villes que son lieu de domicile sont sévèrement réprimés tout comme le stockage de denrées qui peuvent être punis de 5 mois à 6 ans de prison. Les quotas sont également plus restrictifs dans les campagnes, où les paysans se voient interdits d’abattre le porc s’ils n’en ont pas un second. La production devant d’abord être donnée à l’Etat. De plus, les restrictions concernent aussi d’autres produits du quotidien. Le savon se retrouve rationné à quantité d’1,9kg/an et devient un produit difficile à trouver tout comme le papier toilette et les médicaments. Un réseau informel va se développer pour tenter de survivre. Nommé le pile. Comparable au blat de l’URSS, il consiste à utiliser son réseau de connaissance notamment au sein du parti ou des personnes proches pour avoir accès aux produits manquants. En parallèle, le paquet de cigarette Kent devient une véritable monnaie secondaire du fait de son coût plus élevé que certains salaires. Mais les Roumains ne sont pas rationnés qu’en produits de consommation primaires et secondaires. L’énergie l’est aussi.

Le journal Scînteia propose en 1987, une consommation standardisée mensuelle pour l’éclairage et le domicile. On découvre alors que la population urbaine vivant dans des logements de plus de 4 chambres et plus (3 à 4 personnes) doit consommer idéalement jusqu’à 57kWh. Pour les appartements d’une à deux personnes, on recommande 30kWh. Ces parts s’affaissent pour la campagne, respectivement à 37kWh et 20kWh. Le régime organise également des coupures de courant pendant le jours, sans avertir la population des horaires où l’électricité sera absente. L’eau chaude quant à elle n’est pas délivrée tous les jours. Les familles se retrouvent alors obligées de cuisiner le soir, vers 00h00, 2h00 du matin pour obtenir une pression du gaz suffisante. Ces restrictions s’appliquent hiver comme été dans un pays où les températures peuvent facilement descendre à -10°C et plus durant l’hiver. Il est ainsi recommander de ne pas mettre le chauffage à plus de 14°C et de débrancher le frigo l’hiver. Ces données peuvent sembler absurde, mais il n’en est rien. Il s’agit bien de textes officiels, dictés par un régime à sa population et qui ont du être observés à la lettre sous peine de répression. la population voit son espérance de vie réduire durant cette période. De nombreuses personnes notamment âgées décèdent à cause du froid, et d’un affaiblissement du corps. La Roumanie devient l’un des pays les plus pauvres d’Europe juste derrière l’Albanie. Cette pénurie généralisée dure jusqu’en 1989, date de la chute du dictateur dans une « révolution » que les Roumains perçoivent davantage comme un coup d’état la définissant comme une « lovitură de stat ».
Chaque roumain se souvient de cette période historique marquante. Du départ de la campagne pour la ville, à la promesse d’une société nouvelle et meilleure, à la désillusion des promesses communistes qui laisse place à la survie dans les années 80. Les fils d’attente, le rationnement, les blocs tous font encore partis de l’histoire de nos familles tout comme les usines, fiertés nationales où on se sentait œuvrer pour l’ensemble du pays. Pour les personnes ayant vécu leur jeunesse durant cette période, c’est l’innocence enfantine qu’on évoque. Malheureusement le système de surveillance généralisé a laissé également des empreintes dans certains comportements actuels: culte du silence et omission du passé sont encore parfois de mise dans certaines familles. 35 ans après sa mort, le fantôme de Ceauşescu n’a pas disparu de l’architecture des villes roumaines, mais les conditions de vie se sont améliorées pour une partie de la population et les pénuries ne sont plus.


Sources bibliographiques:
- Burakowski, A. (2016). Dictatura lui Nicolae Ceauşescu, 1965-1989) : Geniul Carpaţilor (La dictature de Nicolae Ceausescu, 1965-1989, le génie des Carpates) (ED. a 2-a rev. şi adăugită). Polirom.
- Comisia prezidențială pentru analiza dictaturii comuniste din România (Commission présidentielle pour l’analyse de la dictature communiste roumaine) (2006), Raport final
- Culiciu, C. (2016). Urbanizare si sistematizare urbana in Romania comunista. Aspecte propagandistice (urbanisation et systématisation urbaine en Roumanie communiste. Aspects de propagande). Argonaut.
- Morar, I. T. (2020). Fake news în Epoca de Aur : Amintiri și povestiri despre cenzura comunistă (Fake news à l’époque d’or: souvenirs et histoires sur la censure communiste). Polirom.
- Vais, D. (2022) Systematization: A Key Term in 20th‐Century Romanian Urbanism (Systématisation: un terme clé dans l’urbanisme roumain au 20e siècle). Urban planning
