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Faire des recherches généalogiques en Roumanie :


Aujourd’hui je vais essayer de vous présenter comment chercher ses ancêtres en Roumanie. Les immigrations des juifs, des ethnies (allemandes, hongroises notamment) ou des habitants du pays avant et après la chute de la dictature communiste de Nicolae Ceaușescu ont fait que de nombreuses personnes ont des origines de Roumanie. Toutefois, ce pays reste en Europe l’un des plus inaccessibles pour effectuer ses recherches. Fruit de l’histoire riche et complexe de ce pays, mais aussi de son administration avec laquelle il faut savoir s’armer de patience. L’année 2023 se présente peut-être comme charnelle pour ceux qui comme moi, désespèrent de trouver leurs ancêtres depuis plusieurs années.

Note: vous pouvez également vous reporter directement à la page des liens externes sur la généalogie en Roumanie accessible à cette adresse: https://ons-aieux.com/sites-pour-la-genealogie-en-roumanie/.

1. Brève histoire de l’évolution territoriale de la Roumanie:

Ce développement est nécessaire pour comprendre où chercher en fonction de l’origine de vos ancêtres. En effet selon l’époque une même localité a pu avoir plusieurs noms. Par exemple la ville de Brașov est aussi connu comme Brassó (hongrois) ou Kronstadt (Allemand), et Stalin (de 1950 à 1960).

La Roumanie n’a pas toujours connu ses frontières actuelles. Comme la plupart des Etats en Europe de l’Est, la Roumanie accède à l’indépendance dans la seconde moitié du 19ème siècle à la suite de la guerre russo-turque de 1877-1878, connue comme la guerre d’indépendance en Roumanie. Auparavant, les deux principautés vassales mais autonomes de l’Empire Ottoman la Valachie (Ţara românească) et la principauté de Moldavie (Principatul Moldovei ou Moldova) se sont unies en 1859 sous l’autorité d’Alexandru Ioan Cuza (territoire en jaune et bleu sur la première carte) . Cette guerre permet à la Principauté d’être reconnu sur la scène internationale et de devenir en 1881 le Royaume de Roumanie (Regatul României) sous l’autorité du Roi d’origine allemande Carol I. Ce conflit lui apporte également des gains territoriaux: la Dobrogea ottomane (région maritime autour de la ville de Constanța) est cédée à la Principauté en échange des territoires de Cahul, Bolgrad et Ismail cédés à l’Empire russe (voir l’évolution sur la seconde carte).

Une autre date importante dans l’histoire du pays reste le 1er décembre 1918, date de proclamation de la Grande Roumanie (România Mare) où l’ensemble des territoires roumanophones s’unissent pour former un seul et même pays. Rêve national de courte durée puisque la Seconde Guerre mondiale va rebattre les cartes. Ces territoires sont les suivants:

  • la Bucovine: capitales: Suceava et Cernăuți (Tchernivtsi aujourd’hui en Ukraine). Territoire septentrionale de la Moldavie, elle est rattachée à l’Empire autrichien en 1775, devient duché en 1849 et proclame son rattachement à la Roumanie en novembre 1918. Le pacte germano-soviétique entraine l’annexion du nord du territoire par l’URSS en 1940.
  • la Bessarabie: capitale: Chișinău. Connu aussi comme la Moldavie par delà le Prut (Moldova peste Prut), du nom du fleuve qui la traverse, il s’agit d’une partie de la Principauté de Moldavie annexée par l’Empire russe en 1812. Seul Cahul, Bolgrad et Ismail redeviennent roumaines entre 1859 et 1878. Elle s’unit au Royaume en avril 1918 mais est aussi annexée en 1940. C’est elle qui en 1991 devient indépendante sous le nom de la République de Moldavie.
  • la Transylvanie: capitales: Sibiu, Cluj, Alba-Iulia. Principauté de l’Empire austro-hongrois et du royaume de Hongrie, elle jouit d’un statut relatif d’autonomie. C’est son union, avec celle du Banat (capitale: Timișoara), du Crișana et Maramureș (deux autres régions de la principauté) qui marque l’avènement de la Grande Roumanie.
Carte des régions traditionnelles de la Grande Roumanie.

La Seconde Guerre mondiale redéfinit les frontières du pays. Le pacte Molotov-Ribbentrop autorise l’URSS à annexer des territoires en sa faveur. la même année 1940, le Diktat de Vienne permet aux hongrois de récupérer des territoires transylvains. Finalement, l’entrée en guerre de la Roumanie du côté des alliés en 1944 mettant fin au régime fasciste et antisémite de la garde de fer puis de Ion Antonescu, permet au pays de récupérer certains territoires et de se fixer dans ses frontières actuelles.

la Roumanie aujourd’hui.

2. L’état civil roumain (starea civilă):

A présent, procédons aux recherches. En Roumanie (c’est-à-dire les principautés unies), l’état civil a été mis en place en 1865 et est généralisé au fur et à mesure aux nouveaux territoires intégrés. (code de l’état civil étendu en 1928 en Bessarabie. 1938 en Bucovine). L’état civil concerne donc toutes les religions et ethnies du royaume et contient les informations suivantes:

  • Naissance: date de la naissance et de la déclaration. Nom, prénoms, sexe et religion du nouveau-né. Noms, prénoms, âges, domiciles des parents. Noms, prénoms, âges, qualités et domiciles des témoins.
  • Mariage: date du mariage. noms, prénoms, religions, dates de naissance, lieux de naissances et de domiciles des époux. Prénoms et noms des parents et leurs consentements. Témoins et leurs professions (parfois avec les âges et domiciles).
  • Décès: date et lieu du décès et de la déclaration. Nom, prénoms, sexe, religion, âge de la personne décédée. Noms des parents ou de l’époux/épouse (la mère est indiquée au nom patronymique).

Voici à présent des exemples d’état civil de Tchernivtsi/Cernăuți. Le code civil n’étant pas encore appliqué, les officiers ont gardé l’organisation en ligne et non en colonne des actes comme il était courant pour les registres paroissiaux.

  • Acte de décès du 5 juin 1931:

7505 junie 1931Ioan Bleagă, agricultor, ortodoxă, Antoceni Antoceni, 187457XMaria Bleagă
Spitalul de boli mintale și nervoase, CernauțiMoarta verificată de D. Kipper din spitalul de boli mintale și nervoase, Cernauti. Certificat n. 2021/931declarația făcută de spitalul de boli mintale și nervoase, Cernauți, cu adresa n. 2021/931
7505 juin 1931Ioan Bleagă, agriculteur, orthodoxe d’Antoceni (Suceava).né à Antoceni (Suceava) en 1874.57 ans.pas de noms des parents.Epoux de Marie Bleagă.Décédé à l’hôpital des maladies mentales et nerveuses de Tchernivtsi.La mort a été vérifiée par le docteur Kipper du même hôpital, selon le certificat 2021/931.La déclaration a été faite par le même hôpital selon le même certificat.
Transcription en roumain puis en français. Source: : (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CS9J-8XCX?i=12&cat=1632161)
  • Acte de naissance du 1 mai 1933 :
5591 maiu 193330 apriliie 1933, ora 20Carolina, femeesc, evangelicăFrancisc Karnik, rotar, Friderica născută Kunzelmann, Cernăuți, sub. Caliceauca Gadchi n.4529, 19XNașterea verificată de moașa diplomată Maria Herman, la 1 maiu 1933Declarația făcuța de tațal copilului. Declarant: Franț Karnic
5591 mai 1933Née le 30 avril 1933 à 20 heures.Carolina, fille, de religion évangélique.Parents: Francisc Karnik, charron et Friderica née Kunzelmann, domiciliés à Tchernivtsi, 45 Caliceauca Gadchi.29 ans et 19 ansNée chez ses parentsLa naissance a été vérifiée par la sage-femme diplômée Maria Herman, le 1 mai 1933.La déclaration faite par le père de l’enfant. Signe: Franț Karnic.
Transcription en roumain puis en français, source: https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CS9L-QSCG-G?i=5&cat=1632161
  • Acte de mariage:
438La casa comunală, 1930 iulie 15Leo Riesel, 25 ani, funcționar particular, mozaică. Născut la Yțcani, 6 ianuarie 1905. Domiciliat Cernăuți, strada Română n°91aEfroim Riesel și Rosa născută RudichLeontine Lapajowker, 28 ani, casnică, mozaică. Născut la Sarajevo, Yugoslavia, 2 ianuarie 1902. Domiciliat Cernăuți, strada Maramureșului n°5.Simche Lapajowker și Etel născută Fechtner.Sigmund Lapajowker, director, Zastavna. Herman Riesel, cismar, Cernăuți, strada General Mircescu n°23.Convențiune matrimonială nu s’a încheiat.
438A la maison communale, le 15 juillet 1930.Léo Riesel, 25 ans, fonctionnaire, de religion juive. Né à Ițcani (Suceava), le 6 janvier 1905. Domicilié à Tchernivtsi, 91A strada Română.Parents: Efroim Riesel et Rosa née Rudich.Léontine Lapajowker, 28 ans, ménagère, de religion juive. Née à Sarajevo, Yougolsavie, le 2 janvier 1902. Domiciliée à Tchernivtsi, 5 strada Maramureșului.Parents: Simche Lapajowker et Etel née Fechtner.Témoins: Sigmund Lapajowker, directeur domicilié à Zastavna. Et Herman Riesel, cordonnier domicilié à Tchernivtsi, 23 strada General Mircescu.Pas de contrat de mariage signé. Les témoins et époux ont signé.
Transcription en roumain puis en français. Source: https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CS9J-H9WJ-9?i=13&cat=1632161

Ces actes nous montrent donc la richesse ethnique et religieuse de la Roumanie. On peut en effet y voir des orthodoxes, côtoyant des évangéliques, des juifs mais aussi des catholiques et autres cultes. A noter: avant 1919, les juifs n’étaient pas des citoyens de la Roumanie. Ils pouvaient donc être enregistrés soit dans l’état civil général, soit parfois dans des registres séparés. De plus pour la Transylvanie, l’état civil commence comme le reste de la Hongrie en 1895.

3. Les recensements de population de 1930, et 1948 (recensămintele populației):

La Roumanie a effectué de nombreux recensements respectivement en 1838, 1859, 1899, 1912, 1930, 1948, puis environ tous les dix ans après cette date. Toutefois seul deux méritent un intérêt dans nos recherches. Déjà car ils sont parmi les rares recensements à avoir été préservés entièrement et accessibles « facilement ». D’autre part, car celui de 1930 dispose d’informations précieuses dont voici la liste:

Numéro courantNom de baptême.Nom de famille.Situation familiale: père, mère, fils, neveu, oncle, grand-mère/grand-père, serviteur, locataire etc… Si c’est le chef de famille mettre une croix.Sexe: masculin, féminin. Age: l’an supposé.Lieu de naissance: village ou commune, département, pour ceux nés à l’étranger on indiquera le pays.Etat civil: célibataire? Marié? Veuf? Divorcé?Pour les femmes mariées, veuves ou divorcées: combien d’enfants en vie et décédés a-t-elle?Religion: indiquer quel culte, confession, église il appartient.Langue maternelle: quelle langue il a appris et parle à la maison. Si sa langue maternelle n’est pas le roumain. Comprend-il le roumain?
Ethnie: roumain, hongrois, allemand, juif, russe, polonais, bulgare, turc, serbe, tsigane ou autre.Citoyenneté (supposée).Alphabétisation: sait écrire ou non? Dernière écolé suivie (indiquer le type d’école).Profession principale (occupation, métier, fonction principale) avec laquelle il tire ses principaux revenus et qui lui prend son principal temps de travail.Situation dans la profession: grade avec sa dénomination exacte.Institution ou entreprise dans laquelle s’exerce sa professionPour les travailleurs sans occupations, cause de l’absence d’activité.Profession secondaireObservations (infirmités).
Transcription des entêtes du recensement de 1930.

Celui de 1948, recensement agricole est moins précis mais permet de connaître la composition des ménages. Voici un exemple avec ma propre famille:

  • Numéro de la maison: 557.
  • Noms, prénoms, âges et occupations: Reomaniuc Ioan-47ans, charpentier; Datcu Ivenuța-35 ans, agricultrice; Datcu Ioan-1 ans; Datcu Mirunia-14ans; Datcu Florica-5 ans.
  • Numéro du bulletin de recensement: 61.
  • Superficie totale possédée et le nombre de parcelle: Datcu Ivenuța, 3400m², 2 parcelles.
  • Superficie totale exploitée et le nombre de parcelle: Reomaniuc Ioan, 3400m², 2 parcelles. Arable: 3400m².
  • Situation dans le village: 3400m².

Enfin, il existe celui de 1941, couvrant une partie moins grande du territoire mais qui peut-être demandé.

4. Les registres paroissiaux:

C’est là que la complexité territoriale, ethnique, religieuse des territoires roumains se reflètent! Avant de les consulter soyez sûrs d’une chose, la religion de vos ancêtres! De plus, selon les régions les registres selon les religions ne débutent pas à la même époque avec des différences parfois flagrantes et ils ne sont pas écrits dans les mêmes langues. De quoi vite donner des maux de têtes. Prenons quelques exemples:

  • La ville de Lugoj dans le județ de Timiș (Banat historique, sous autorité autrichienne avant 1918) dispose selon l’inventaire des archives nationales de 4 paroisses. Les registres orthodoxes roumains commencent en 1827, les gréco-catholiques (dont une partie importante des roumains étaient membres avant son interdiction en 1948), débutent en 1856. Ceux des romains-catholiques débutent en 1721 quand la paroisse évangélique n’a que des registres à partir de 1853. De quoi frustrer les généalogistes n’ayant pas des origines catholiques romaines….
  • la ville de Vijnița d’où viennent mes ancêtres en Bucovine du nord dispose de registres orthodoxes (1801 pour les décès sinon 1840), romains-catholiques (1871) et gréco-catholiques (1876). Les registres juifs commencent selon familysearch en 1918.

Les registres des catholiques sont la plupart du temps écrits en latin ou en langue vernaculaire (hongrois, polonais). Ceux des protestants/évangéliques en allemand. Pour les juifs on trouve la langue de l’administration et pour les orthodoxes soit le roumain, le russe (Bessarabie) ou l’ukrainien (Bucovine du nord). Toutefois il arrive que dans une même ville des langues différentes se succèdent. Par exemple à Vijnița on trouvera des registres écrits en roumain cyrillique (1801- ~1840), puis en ukrainien (~1840-1875), puis en roumain latinisé (~1875-1883) , de nouveau en ukrainien et enfin en roumain latinisé (début des années 1910)…

Ainsi pour le couple Vasili Medeniuc et Parascheva Perdeiciuc, à leur mariage l’acte est en roumain cyrillique en 1856. Vasili meurt en étant enregistré en roumain latinisé en 1878 et sa femme en ukrainien en 1904. Pas facile pour l’orthographe des noms!

Source: https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CSSX-892C-K?i=463&cat=1138453
Source: https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CSS8-1SZD-L?i=694&cat=1118232
source: https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CSSC-NS5S-R?cat=1118232

5. Où chercher les documents?

C’est là la question essentielle mais aussi la plus complexe. Commençons par l’état civil. La loi roumaine est relativement restrictive. Les actes sont en théorie déposés aux archives après 100 ans et sont librement consultables sur place. En revanche pour l’état civil récent les choses se compliquent. En Roumanie chaque citoyen dispose d’un certificat/buletin de naștere, sorte d’extrait de naissance servant comme preuve d’identité. Les documents les plus récents sont souvent écrits en français pour les entêtes. Les registres originels ne sont pas accessibles librement et une copie est uniquement délivrée à la personne concernée ou à ses responsables légaux, tuteurs ou sur mandat d’un notaire, avocat dans le cas où l’ancienne copie a été détruite, perdue. Il en va de même pour les autres actes, hormis si les personnes mentionnées sont décédées mais en pratique il est rare qu’on les donne…

Exemple de certificat de naștere de mon grand-père à l’époque communiste.
Exemple d’un certificat de deces.

Mais pour l’état civil ancien, il faut s’adresser aux archives départementales de la Roumanie (arhivele județene: http://arhivelenationale.ro/site/directii-judetene/) en envoyant un mail avec les informations les plus précises sur les ancêtres, nos coordonées. Les réponses se font souvent sous un mois. Si la réponse est positive, les archives demanderont de procéder à un payement pour vous envoyer le document par la poste. Attendez donc encore quelques semaines avant d’obtenir le précieux sésame! Vous pouvez écrire en anglais aux archives, même si le roumain est préférable. Quant au français, même si la Roumanie est un pays historiquement francophone et de langue latine, il n’est pas sûr que les employés comprennent toujours. Pour les départements ne faisant plus partis de la Roumanie, il faut s’adresser soit à l’Ukraine ou à la Moldavie. Mais heureusement leurs archives sont en ligne via familysearch.

Sur la page ressource du site, seront disponibles tous les documents nécessaires pour demander aux archives roumaines les documents voulus et/ou chercher dans d’autres pays.

la carte des départements roumains.
Après avoir cliqué sur le département sur la carte interactive disponible au lien mentionné plus haut, il faut écrire au mail inscrit dans la section e-mail.

Il existe également sur ancestry quelques collections des registres paroissiaux de Transylvanie, majoritairement catholiques et/ou protestants. Pour les juifs, jewishgen.org se concentre ces dernières années sur l’indexation des registres et archives relatives aux Juifs de Roumanie. On peut également noter le projet réalisé par l’université Babeș-Bolyai relatif à la population historique de Transylvanie. Analysant plusieurs registres de différents départements transylvains, on peut la citer comme la première base roumaine d’histoire familliale. Elle est disponible à cette adresse: http://hpdt.ro:4080/. Pour finir, les sites du Dr. Veaceslav Stavilă sont incontournables pour avoir une première idée du lieu d’origine de nos ancêtres.

Pour les recensements, il faut là encore s’adresser aux archives nationales mais à des services différents en fonction de l’année (ne me demandez pas la logique de ce classement d’archives…). Pour celui de 1948 et 1930, il faut écrire au bureau des relations avec le publique: relatiicupublicul@arhivelenationale.ro.Celui de 1941 se demande aux archives départementales de Ialomița: ialomita@arhivelenationale.ro. Aussi, on peut noter la base de donnée Dem-Ist développée sous la direction de Bogdan Mateescu, utilisant les recensements de 1837/1838 en Valachie et 1859 en Moldavie. (http://demist.iini.ro/index.htm)

Je voudrais enfin vous évoquez deux autres thématiques de documents qui peuvent-être plus ou moins facilement trouvées en ligne. Tout d’abord ceux relatifs aux soldats. Les archives de la Croix-rouge ont mis en ligne les archives des prisonniers de guerre 14-18 y compris donc des roumains (https://grandeguerre.icrc.org/fr). Enfin sur le site de l’office nationale pour le culte des héros, on peut consulter des listes (non regroupées malheureusement), des soldats décédés lors de la guerre d’indépendance, la seconde guerre balkanique et les deux guerres mondiales (https://once.mapn.ro/pages/view/96). Enfin, on peut aussi écrire au Ministère des Armées pour connaitre la fiche de matricule de ces ancêtres. Cependant il faut connaître des informations précises comme le régiment, la date d’entrée, le département, l’âge etc…

Une autre thématique est la répression communiste. l’IICMER, institut chargé de la mémoire de l’exil roumain et de l’étude des crimes du communisme a mis en ligne les fiches matriculaires des personnes arrêtés et exécutés à l’époque communiste (https://www.iiccmer.ro/fise-matricole-nou/?drawer). le CNSAS, qui étudie les archives de la securitate, police politique du régime communiste a également mis en ligne des archives avec un moteur de recherche intégré. Si un de vos ancêtres a collaboré avec la securitate, son dossier peut-être demandé (http://www.cnsas.ro/index.html). Il se peut aussi qu’il a été mis sous écoute et des informations peuvent être trouvées sur leur site. Egalement, deux autres sites sont notables: le procès du communisme dispose de nombreux ouvrages répertoriant les victimes du communisme (http://www.procesulcomunismului.com/marturii/). Enfin le projet Andco dispose d’une base de donnée en ligne des membres du parti communiste roumain (http://www.andco.ro/language/ro/).

Exemple d’une fiche de détenu politique obtenue sur le site de l’IICCMER (P1410686 et P1410687).

A cela on pourrait également ajouter les enfants adoptés et abandonnés. Le pays est tristement célébré pour ce qu’on a appelé les orphelins de Ceaușescu. Des enfants laissés dans des orphelinats aux conditions déplorables soit par manque de moyens de leurs parents ou suite au décret interdisant l’avortement de 1966. Une page facebook existe pour aider ces enfants à retrouver leurs familles biologiques (https://www.facebook.com/theneverforgottenromanianchildren).

Cette liste n’est pas exhaustive. Plus de liens seront mis dans la partie ressource consacrée.

6. Quel futur pour la généalogie roumaine?

Il faut le dire, la recherche en Roumanie part avec plusieurs handicaps: administration lente et parfois peu coopérante, rigidité de la loi, manque d’informations sur un territoire aux frontières physiques comme culturelles complexes et mouvantes. A cela s’ajoute un héritage du passé communiste qui préfére garder le secret, ne pas évoquer le passé ce qui restreint la recherche. La généalogie est peu populaire en Roumanie mais c’est surtout les étrangers d’origine roumaines qui permettent au mouvement de s’accélérer.

Entre 2017 et 2018, un projet de mis en ligne des archives généalogiques de Bucarest et Brașov a existé. Malheureusement le site n’est plus accessible… Chose assez courante dans le pays et qui est aussi arrivé au site digibuc, la bibliothèque de Bucarest en ligne ayant des fonds importants de presse ancienne. Cependant un projet cofinancé par l’Union européenne semble relancer de l’espoir pour l’année 2023. eANR prévoit la mise en ligne de l’état civil avant 1918 soit un minimum de 9,5 millions de pages pour répondre aux demandes croissantes des généalogistes de l’étranger. Ce projet, qui n’est pas le premier de ce genre, doit se terminer en juin 2023. En espérant qu’enfin les généalogistes pourront chercher dans ce pays leurs ancêtres.

J’espère donc que cette présentation vous aidera à trouver ou du moins vous orienter dans les recherches en Roumanie. Il ne faut jamais abandonner, cela fait 5 ans que j’attends un jour pouvoir développer vraiment ma branche paternelle. En vous souhaitant mult succes (beaucoup de succès) comme on le dirait en roumain!


5 réponses à “Faire des recherches généalogiques en Roumanie :”

  1. Je n’ai pas d’ancêtres roumains, mais une amie roumaine me demandait il y a peu si je pourrais essayer de « faire » sa généalogie. Je ne savais pas comment procéder, mais vous me donnez des pistes.
    Merci beaucoup pour ces explications très claires !

    Aimé par 1 personne

  2. Bonjour
    je recherche acte naissance, mariage et décès et lieux d’habitation des aïeux de Sava Petrescu (petresco)
    né à Galati le 8 mai 1899 en Roumanie
    et décédé à Reims le 27 mars 1956
    Nous aurions aimé aller sur les tombes ou les endroits où vécurent les ancêtres
    (arrière-grand-père et arrière-grand-mère paternel) ce lien à la Roumanie devrait être ravivé par ces données généalogiques
    Merci de nous aider dans ce chemin
    Mmes Michèle et Stéphanie petresco

    Aimé par 1 personne

  3. Merci pour votre article ! Je crois que c’est l’occasion pour moi de jeter une bouteille à la mer, en espérant que vous voyez ce commentaire ! Je vais aller droit au but : j’ai besoin d’aide. J’ai 18 ans et ma mère est d’origine roumaine. Je suis passionnée de généalogie et remonter beaucoup du côté de mon père sur l’arbre généalogique de famille n’a pas été compliqué grâce aux archives françaises et à certains de mes contacts sur geneanet. Mais le côté de ma mère… grâce à des cousines de cette dernière, on a pu remonter jusqu’à mes arrières arrières grands-parents, dont je ne connais que le prénom (et le nom de famille pour les hommes), ainsi que les collatéraux de mes arrières grands-parents et grands-parents. Cela fait très longtemps que je recherche des informations et des archives sur mes ancêtres roumains et je dois bien avouer que j’ai besoin d’aide. Comme le commentaire est public, je ne donnerai pas les noms, mais les lieux de localité de mes ancêtres : Comarnic (Jud. Prahova) et Poiana (au-dessus de Comarnic), Moreni (Jud. Dambovita), Oradea et Marghita (Jud. Bihor). Je suis un peu désespérée et je suis preneuse du moindre conseil qui puisse m’aider dans mes recherches, car je ne sais plus où me diriger. Même si j’ai les noms de certains de mes ancêtres et collatéraux, je n’ai pas forcément les (bonnes) dates : je suis allée sur les tombes de mes arrières grands-parents et les dates ne sont malheureusement pas toujours indiquées…
    Merci d’avance pour votre réponse et votre aide… Je n’ai jamais connu mes grands-parents et la généalogie est très importante pour moi, comme si elle me permettait de me rapprocher de cette famille que je n’ai jamais connue.
    S’il faut continuer notre échange par mail, j’espère que vous le verrez au-dessus de ce commentaire (je ne sais pas comment ça marche aha)
    Je vous souhaite une agréable journée et j’attends avec impatience votre réponse !

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